Posté par sourcesmedievales le 24 mai 2008
« Rien n’égalera jamais l’horreur de ce déchirant et terrible spectacle. Des gens, effrayés par les cris, sortirent de chez eux en courant et furent frappés par l’épée avant même de savoir ce qui se passait. Certains furent massacrés dans leurs maisons où ils essayaient de se cacher, et d’autres dans les églises où ils cherchaient refuge. Les soldats turcs, comme enragés, n’accordaient pas de merci. Lorsqu’ils avaient massacré et que toute résistance était anéantie, ils s’adonnaient au pillage, parcouraient la ville et volaient, dérobaient, pillaient, tuaient, violaient, capturaient les hommes jeunes et vieux, les femmes, les enfants, les moines, les prêtres, les gens de toutes sortes et de toutes conditions. Des vierges sortaient de sommeils agités pour trouver ces brigands debout au-dessus d’elles, avec des mains ensanglantées et des visages empreints de fureur abjecte. Ces brutes forcenées, issues de toutes les nations, se ruaient dans leurs maisons, les arrachaient, les traînaient, les violentaient, les déshonoraient, les violaient à tous les coins de rues et leurs faisaient subir les plus horribles outrages. On a même raconté qu’à la simple vue de ces Turcs, beaucoup de jeunes filles étaient frappées d’une telle stupeur qu’elles rendaient presque l’âme.
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Posté par sourcesmedievales le 24 mai 2008
« Le 22 avril [1453], le Seigneur Turc ayant fait réflexion et remarqué qu’il n’arrivait pas à nous faire grand dommage du côté de la terre, comme il venait d’en faire l’expérience, ayant roulé cela dans sa tête, imagina de faire passer une portion de sa flotte jusque dans le port même de Constantinople, et cela afin d’arriver plus vite à la réalisation de ses projets contre nous. Et afin que vous compreniez de quelle manière s’y prit ce chien, ce païen, je vous expliquerai ci-après son idée. S’étant mis en tête de conquérir Constantinople, il s’aperçut qu’il fallait pour cela que sa flotte parvint à l’intérieur du port même de cette ville. Comme toute son armada était mouillée aux Colonnes, qui sont éloignées de deux milles de la ville, il ordonna à tous les équipages de descendre à terre, et il fit aplanir une piste tout le long de la montagne qui domine Galata, en commençant du rivage du Bosphore, où était mouillée l’armada, jusque dans le port de Constantinople, c’est-à-dire sur une longueur de trois milles. Et quand tout le chemin eut été parfaitement aplani, les dits Turcs disposèrent un très grand nombre de rouleaux de bois tout le long de cette voie aplanie, lesquels rouleaux furent si bien graissés d’huile, de lard et de suif achetés en quantité aux Génois de Galata, que le sultan pensa pouvoir tenter de faire passer une partie de sa flotte dans le port de Constantinople.
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