Posté par sourcesmedievales le 5 avril 2008
« Le père de Philippe Auguste, le roi Louis VII, qui était plein de simplicité et de bonté, donna un excellent conseil dans la circonstance suivante. L’évêque de Paris étant mort, les chanoines, qui devaient élire son successeur, prièrent le roi de les conseiller pour le choix qu’ils avaient à faire. Le roi leur demanda quels étaient dans l’église de Paris ceux qui étaient les meilleurs. Ils répondirent que deux personnes surpassaient les autres en réputation et en science : maître Maurice et maître Pierre le Mangeur. Le roi voulut savoir lequel des deux montrait le plus de fermeté, le plus de zèle pour tout ce qui concernait le salut des âmes, lequel se mêlait le plus de prédication et d’autres œuvres de charité. Les chanoines lui répondirent que Maurice était plus ardent pour la prédication, plus rempli de sollicitude pour ce qui regardait la vie pratique, plus digne d’éloges pour ce qui touchait au bien des âmes ; quant à Pierre le Mangeur, il était plus appliqué à la science des Saintes Écritures. Sur quoi, le roi répondit : « Choisissez le plus zélé pour le gouvernement des âmes ; réservez le plus instruit pour la direction des écoles ». Ainsi firent les chanoines et, de cette manière, chacun des deux personnages rendit de grands services dans les fonctions qu’il remplit. »
V. Mortet, « Maurice de Sully, évêque de Paris (1160-1196) ; étude de l’administration épiscopale pendant la seconde moitié du XIIe siècle », Mémoires de la Société de l’histoire de Paris et de l’Ile-de-France, 16 (1889), p. 105-314, (texte, p. 139).
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Posté par sourcesmedievales le 5 avril 2008
« Louis VII, par la grâce de Dieu, roi de France […]. Accédant volontiers à la pieuse demande de Manassès, le vénérable évêque d’Orléans, parce que nous portons à l’église d’Orléans une particulière affection et que nous avons reçu la personne honorée de cet évêque en notre garde et familiarité par privilège spécial, nous lui donnons et concédons à lui et à ses successeurs, qu’après la mort d’un évêque, nous ne prendrons, ni nous ni nos successeurs, ni par nous ni par nos ministériaux, quelque objet de bois ou de fer dans les maisons épiscopales, comme il était coutume d’ancienneté. La literie, les tentures et autres objets mobiliers, tout ce qui concourt à la beauté, l’agrément ou l’utilité des maisons, et généralement tout ce qui sera trouvé à la mort d’un évêque, resteront intacts à la disposition du futur évêque, sauf tous objets d’or et d’argent que nous retenons. Tout ce qui restera dans les granges, les bœufs, les moutons et autres quadrupèdes, les poules et toutes volailles, pour autant qu’ils n’auront pas été décimés par la maladie, seront attribués au successeur. Durant la vacance du siège, pendant que l’évêché sera entre nos mains, les travaux de labour se feront ; et ce qui restera, déduction faite du salaire et des vivres des ouvriers, nous reviendra. Pour accroître les privilèges de l’église d’Orléans, nous accordons… que, quand l’évêché d’Orléans sera aux mains du roi, ni nous ni nos successeurs ne feront lever dorénavant sur les terres de cet évêché ni exaction ni taille, sauf celle qui est due à l’évêque au terme fixé, à savoir à la Saint Rémy, et que nos ministériaux pourront prendre, sur ordre de nous ou de nos successeurs, sans opposition de l’église d’Orléans ; de même pour les autres redevances coutumières. Mais de peur qu’à quelque occasion le montant de cette taille ne s’élève démesurément, au dommage de l’église, nous établissons fermement et interdisons qu’elle dépasse 60 livres […].
Fait publiquement à Orléans, l’an 1157 […]. »
Gallia Christiana, VIII, col. 513-514.
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