Posté par sourcesmedievales le 5 avril 2008
« Philippe par la grâce de Dieu roi de France.
Aux bourgeois de Châteauneuf-les-Tours, salut. Sache votre communauté que monseigneur le pape nous a écrit qu’il avait cassé de par son autorité apostolique une commune et conjuration communale que vous aviez faite, surtout parce qu’elle portait préjudice à notre chère église Saint-Martin. Nous, puisque nous ne voulons aucunement que le droit de Saint-Martin soit diminué en quoi que ce soit, et puisque c’est vrai que vous avez fait une commune ou conjuration communale, nous vous mandons en vous l’ordonnant, que vous fassiez cesser cette commune et que vous donniez sans délai satisfaction aux demandes des chanoines de Saint-Martin, sur tous les points pour lesquels vous leur avez porté préjudice. Si vous vous obstinez dans votre erreur et refusez de vous amender, nous voulons que vous sachiez que quand nous pourrons nous y consacrer, nous y mettrons bon ordre. Portez-vous bien. »
Actes de Philippe Auguste, éd. H. F. Delaborde, E. Berger (dir.), I, p. 150 ; trad. G. Brunel, E. Lalou (dir.), Sources d’histoire médiévale, IXe – milieu du XIVe siècle, Paris, 1992, p. 392-394.
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Posté par sourcesmedievales le 5 avril 2008
« Donc, après quelque temps, afin de réclamer de l’argent au roi des Angles qu’il avait servi jadis et dont il avait été autrefois l’ami, il [l'évêque] partit en Angleterre… Dans la ville s’était implanté depuis longtemps une pratique si déplorable que personne n’y craignait ni Dieu, ni maître, mais que la chose publique était bouleversée par les rapines et les meurtres au gré des pouvoirs et de la fantaisie de tout un chacun. En effet, pour commencer par le désastreux point de départ, s’il arrivait au roi de venir en ce lieu, lui qui aurait dû exiger le respect envers sa personne avec une royale sévérité, c’est lui qui dans ses biens était d’abord châtié d’une manière honteuse. En effet, lorsque ses chevaux étaient menés à l’abreuvoir, soit le matin, soit le soir, les petits serviteurs étaient battus et les chevaux enlevés. Quant aux clercs, il était en fait évident qu’à force de les accabler de tant d’outrages, aucun d’entre eux n’était épargné ni dans sa personne ni dans ses biens, mais qu’il en était selon ce qu’on lit, « de même pour les laïcs, de même pour les clercs ». Et que dirais-je du peuple ? Aucun paysan n’entrait dans la ville sans la protection d’une forte escorte, personne n’y avait accès qui ne fût par l’emprisonnement contraint à rançon ou bien sous un prétexte quelconque, traîné en justice sans aucun motif […].
Cela avait lieu dans la ville, et bien d’autres choses semblables. Les vols, disons mieux les brigandages, étaient pratiqués en public par les notables et les sous-ordres des notables. Aucune sécurité n’existait pour celui qui se hasardait dehors la nuit et il ne lui restait qu’à se laisser dépouiller ou prendre, ou tuer.
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