Le sacre de Pépin le Bref selon les annales royales (ca 751)

Posté par sourcesmedievales le 11 avril 2008

ve.jpg« (749) – Burchard, évêque de Wurzbourg, et Fulrard, chapelain, furent envoyés auprès du pape Zacharie, pour lui poser la question, au sujet des rois qui, à cette époque en France, n’avaient aucune autorité royale, si cela était bien ou non. Et le pape Zacharie fit savoir à Pépin qu’il valait mieux que fût appelé roi celui qui en avait la puissance, plutôt que celui qui était dénué du pouvoir royal ; pour que l’ordre ne fût pas troublé, il ordonna par autorité apostolique de faire Pépin roi.

(750) – Pépin suivant l’usage des Francs fut élu roi, oint par la main de l’archevêque Boniface de sainte mémoire et élevé au trône par les Francs à Soissons. Quant à Childéric, appelé faux roi, il fut tonsuré et envoyé dans un monastère.

Éd. et trad. P. Riché, G. Tate (dir.), Textes et documents d’histoire du Moyen Âge (Ve-Xe siècle), Paris, 1972-1974, p. 279.

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L’avènement et le sacre de Pépin le Bref selon Éginhard (751-754)

Posté par sourcesmedievales le 11 avril 2008

ve.jpg« La famille des Mérovingiens, dans laquelle les Francs avaient coutume de choisir leurs rois, est réputée avoir régné jusqu’à Childéric qui, sur l’ordre du pontife romain Étienne, fut déposé, eut les cheveux coupés et fut enfermé dans un monastère. Mais, si elle semble en effet n’avoir fini qu’avec lui, elle avait depuis longtemps déjà perdu toute vigueur et ne se distinguait plus que par ce vain titre de roi. La fortune et la puissance publiques étaient aux mains des chefs de sa maison, qu’on appelât maires du palais et à qui appartenait le pouvoir suprême. Le roi n’avait plus, en -dehors de son titre, que la satisfaction de siéger sur son trône, avec sa longue chevelure et barbe pendante, d’y faire figure de souverain, d’y donner audience aux ambassadeurs des divers pays et de les charger, quand ils s’en retournaient, de transmettre en son nom les réponses qu’on lui avait suggérées, ou même dictées. Sauf ce titre royal, devenu inutile, et les précaires moyen s d’existence que lui accordait à sa guise le maire du palais, il ne possédait en propre qu’un unique domaine, de très faible rapport, avec une maison et quelques serviteurs, en petit nombre, à sa disposition pour lui fournir le nécessaire. Quand il avait à se déplacer, il montait dans une voiture attelée de bœufs, qu’un bouvier conduisait à la mode rustique : c’est dans cet équipage qu’il avait accoutumé d’aller au palais, de se rendre à l’assemblée publique de son peuple, réunie annuellement pour traiter des affaires du royaume et de regagner ensuite sa demeure. L’administration et toutes les décisions et mesures à prendre, tant à l’intérieur qu’en dehors, étaient du ressort exclusif du maire du palais.
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