Le couronnement de Charlemagne selon Éginhard (800)

Posté par sourcesmedievales le 11 avril 2008

ve.jpg« […] Le dernier voyage qu’il fit eut encore d’autres causes. Les Romains ayant accablé de violence le pontife Léon -lui crevant les yeux et lui coupant la langue- l’avaient contraint à implorer le secours du roi. Venant à Rome pour rétablir la situation de l’Église, qui avait été fort compromise par ces incidents, il y passa toute la saison hivernale. Et, à cette époque, il reçut le titre d’empereur et d’auguste. Il y fut tout d’abord si opposé qu’il affirmait ce jour-là, bien que ce fut celui de la fête majeure, qu’il ne serait pas entré dans l’église, s’il avait pu savoir à l’avance le dessein du pontife. Quant à la jalousie inspirée par le titre qu’il avait pris et l’indignation qu’en conçurent les empereurs romains, il les supporta néanmoins, avec une grande patience et il eut raison de leur mauvaise volonté grâce à sa magnanimité, qui mettait en évidence sa grande supériorité. IL parvint, en leur envoyant de nombreuses ambassades et en leur donnant le nom de « frères » dans ses lettres, à vaincre finalement leur résistance […]. »

Éginhard, Vie de Charlemagne, éd. L. Halphen, Paris, 1938, p. 80.

Publié dans Occident IXe s. | Pas de Commentaire »

Le couronnement de Charlemagne selon Alcuin (800)

Posté par sourcesmedievales le 11 avril 2008

ve.jpgLettre d’Alcuin à Charles (juin 799)

« [...] Car jusqu’ici, trois personnages au monde ont été au fait [de la puissance] : la sublimité apostolique qui occupe, en tant que vicaire, le siège du bienheureux Pierre, prince des apôtres ; ce qui a été fait contre celui qui tenait ledit siège, votre vénérable bonté a pris soin de me l’apprendre. Il y a aussi la dignité impériale et la puissance séculière de la deuxième Rome ; avec quelle impiété le chef de cet empire a été déposé, et non par des étrangers mais par les siens et par ses propres concitoyens, la renommée nous l’a appris et l’a colporté partout. La troisième est la dignité royale, que vous a octroyée Notre Seigneur Jésus-Christ, en vous désignant comme recteur du peuple chrétien, supérieur aux deux dignités précédentes par la puissance, plus illustre par la sagesse, plus élevée par la dignité de votre règne. Voilà donc que par toi seul repose entièrement le salut des églises du Christ, toi vengeur des crimes, toi guide des errants, toi consolateur des affligés, toi exaltation des bons [...]. »

MGH, Epistolae Karolini Aevi, tome II, p. 288 ; trad. Ch. De La Roncière, R. Delort, M. Rouche, L’Europe au Moyen Âge, Paris, I, p. 165.

Publié dans Occident IXe s. | 2 Commentaires »

1...7891011
 

lesjournalistes |
Carnet de voyage |
Espace d'un enseignant-appr... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | luna la lunatique dans la lune
| maman89
| *~~ Lili ~~*