La révolte des Zélotes à Thessalonique (1350)

Posté par sourcesmedievales le 14 mai 2008

byzance.jpgÀ Thessalonique, tandis que le protostratôr Théodore Synadenosj […] se demandait ouvertement à quel empereur il allait se rallier, quelque chose se produisit d’encore plus répréhensible. Il toléra ceux qu’on appelle les Zélotes, qui choisirent de se battre pour le compte de l’empereur Paléologue contre l’empereur Cantacuzène et dont le nombre augmentait progressivement. Il fit cela de peur de paraître ouvertement favorable au parti de l’empereur Cantacuzène […]. De plus, l’importante garnison de Thessalonique, mais aussi les citoyens les plus puissants, avaient choisi le parti de Cantacuzène, citoyens dont il croyait fermement qu’ils viendraient à bout des Zélotes dès qu’ils le voudraient.

Les Zélotes, profitant de la négligence du protostratôr, virent leur nombre s’accroître et excitèrent le peuple contre les puissants. […] Ils fomentèrent une révolte et levèrent dans la ville un millier de personnes. Une petite foule se forma, résultat de l’échauffourée dans laquelle quelques membres de la maison du protostatôr furent blessés ; ils capturèrent aussi quelques puissants qui n’étaient pas parvenus à s’échapper avec les autres au début de l’attaque. Quand les Zélotes eurent pris le contrôle de la ville, ils se précipitèrent sur les maisons des fugitifs, qu’ils rasèrent ; ils se saisirent des biens et firent ce que font les hommes mus par la pauvreté, poussés à une violence incontrôlée par le spectacle d’une excessive richesse […].

Durant deux ou trois jours, Thessalonique fut dévastée comme par des soldats ennemis, et tout y fut fait comme dans une cité conquise […]. Les Zélotes qui, de misérables et du statut le plus bas, se retrouvaient d’un coup riches et arrogants, s’emparèrent de tout ; ils amenèrent la classe moyenne à se joindre à eux ou bien en forcèrent les membres [...], à les accepter. Et les Zélotes condamnaient la sagesse et la mesure comme étant du « cantacuzénisme ». »

Cantacuzène, Histoires, éd. J. Becker, Bonn, 1831, I, p. 233-235.

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Chrysobulle en faveur de Venise (1082)

Posté par sourcesmedievales le 14 mai 2008

byzance.jpg« [...] C’est pourquoi, et en récompense des services de ce genre, ma [majesté] impériale a bien voulu, suivant la teneur de ce présent chrysobulle, qu’ils reçoivent chaque année, à l’époque des solennités, une roga de 20 livres et que cet argent soit distribué dans leurs propres églises suivant leurs volontés. Elle a également honoré leur noble duc de la très vénérable dignité de protosébaste avec sa roga dans toute son intégralité. Et elle n’a pas limité à la seule personne du duc [actuel] cet honneur, qui ne s’arrête pas, est perpétuel, et est transmis par voie de succession aux ducs qui seront par la suite à la tête de la ville. Elle a également honoré leur patriarche de la dignité d’hypertinos, c’est-à-dire superhonorable, avec une roga de 20 livres. Et cet honneur, elle l’a transmis par voie de succession à ceux qui seront patriarches par la suite, pour que lui aussi n’ait pas de fin, soit perpétuel et non restreint à sa personne [actuelle]. Et ma [majesté] impériale a décidé que la très sainte église du saint apôtre et évangéliste Marc, qui est à Venise, reçoive chaque année 3 nomisma d’un représentant de tous les Amalfitains qui tiennent des ergastères dans la grande cité et toute la Romanie. En plus, elle leur donne aussi les ergastères qui sont dans l’embolos de Perama, avec plusieurs étages, dont les entrées et sorties débouchent dans toute [la rue] qui va de l’Hebraica jusqu’à Vigla, ceux qui sont habités comme ceux qui ne le sont pas et ceux dans lesquels demeurent les Vénitiens comme ceux des Grecs, et trois échelles maritimes, qui sont délimitées audit endroit. Elle donne aussi à Saint-Akindinos un mankipion, à savoir un four qui est sur le côté de l’église, qui touche à la maison de Pierre ; son revenu est de 20 besants. De même elle donne l’église du saint apôtre André, qui est à Dyrrachium [Durazzo] avec tous les revenus impériaux qui y sont attachés, à part l’aphésis [exemption] qui y est attachée et que l’on doit accorder aux chelandia [barques]. Elle leur a aussi accordé de commercer avec toutes marchandises dans toutes les régions de la Romanie, c’est-à-dire auprès de la grande Laodicée, Mammistra, Adana, Tarse, Atalia, Strobilos, Chio, Theologos, Phocé, Durazzo, Valona, Corfou, Bondiza, Modon, Coron, Nauplie, Corinthe,Thèbes, Athènes, Euripe, Démétrias, Salonique, Chysopolis, Périnthe, Abydos, Rodosto, Andrinople, Apros, Héraclée, Sélimbrie, et dans la Mégalopolis [Constantinople] même, et plus simplement dans toutes les régions qui sont au pouvoir de notre pieuse mansuétude, sans qu’ils aient à payer de droits d’aucune sorte pour aucune transaction [...]. »


D’après Ph. Braunstein, R. Delort, Venise. Portrait historique d’une cité, Paris, 1971.

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