Chrysobulle en faveur de Venise (1082)

Posté par sourcesmedievales le 14 mai 2008

byzance.jpg« [...] C’est pourquoi, et en récompense des services de ce genre, ma [majesté] impériale a bien voulu, suivant la teneur de ce présent chrysobulle, qu’ils reçoivent chaque année, à l’époque des solennités, une roga de 20 livres et que cet argent soit distribué dans leurs propres églises suivant leurs volontés. Elle a également honoré leur noble duc de la très vénérable dignité de protosébaste avec sa roga dans toute son intégralité. Et elle n’a pas limité à la seule personne du duc [actuel] cet honneur, qui ne s’arrête pas, est perpétuel, et est transmis par voie de succession aux ducs qui seront par la suite à la tête de la ville. Elle a également honoré leur patriarche de la dignité d’hypertinos, c’est-à-dire superhonorable, avec une roga de 20 livres. Et cet honneur, elle l’a transmis par voie de succession à ceux qui seront patriarches par la suite, pour que lui aussi n’ait pas de fin, soit perpétuel et non restreint à sa personne [actuelle]. Et ma [majesté] impériale a décidé que la très sainte église du saint apôtre et évangéliste Marc, qui est à Venise, reçoive chaque année 3 nomisma d’un représentant de tous les Amalfitains qui tiennent des ergastères dans la grande cité et toute la Romanie. En plus, elle leur donne aussi les ergastères qui sont dans l’embolos de Perama, avec plusieurs étages, dont les entrées et sorties débouchent dans toute [la rue] qui va de l’Hebraica jusqu’à Vigla, ceux qui sont habités comme ceux qui ne le sont pas et ceux dans lesquels demeurent les Vénitiens comme ceux des Grecs, et trois échelles maritimes, qui sont délimitées audit endroit. Elle donne aussi à Saint-Akindinos un mankipion, à savoir un four qui est sur le côté de l’église, qui touche à la maison de Pierre ; son revenu est de 20 besants. De même elle donne l’église du saint apôtre André, qui est à Dyrrachium [Durazzo] avec tous les revenus impériaux qui y sont attachés, à part l’aphésis [exemption] qui y est attachée et que l’on doit accorder aux chelandia [barques]. Elle leur a aussi accordé de commercer avec toutes marchandises dans toutes les régions de la Romanie, c’est-à-dire auprès de la grande Laodicée, Mammistra, Adana, Tarse, Atalia, Strobilos, Chio, Theologos, Phocé, Durazzo, Valona, Corfou, Bondiza, Modon, Coron, Nauplie, Corinthe,Thèbes, Athènes, Euripe, Démétrias, Salonique, Chysopolis, Périnthe, Abydos, Rodosto, Andrinople, Apros, Héraclée, Sélimbrie, et dans la Mégalopolis [Constantinople] même, et plus simplement dans toutes les régions qui sont au pouvoir de notre pieuse mansuétude, sans qu’ils aient à payer de droits d’aucune sorte pour aucune transaction [...]. »


D’après Ph. Braunstein, R. Delort, Venise. Portrait historique d’une cité, Paris, 1971.

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